
Un colloque pour de nouvelles approches historiques
La Commune de Paris offre un paradoxe : alors qu’elle est méconnue de la plupart des Français·e·s, elle est l’une des périodes historiques les plus étudiées par les chercheur·se·s et universitaires. Affichettes, décrets, comptes rendus des assemblées et des commissions dans les journaux mais aussi archives militaires, policières et judiciaires, notes aux préfectures… les documents sont nombreux et permettent, aujourd’hui encore, bien des découvertes.
On aurait pu espérer que l’enseignement de la Commune se serait généralisé après le vote, le 29 novembre 2016, à l’Assemblée nationale, d’un texte proclamant « la réhabilitation de toutes les victimes de la répression anti-communarde ». Un « acte solennel » par « devoir d’histoire » « autant que de justice » selon Patrick Bloche, président socialiste de la commission des Affaires culturelles (1). La droite avait alors grincé des dents.
Lorsque, dans un documentaire diffusé sur France 3, Emmanuel Macron affirme que s’il utilise plus que de raison le château de Versailles pour recevoir chefs d’Etats, patrons de la « start-up nation » et parlementaires, c’est parce que Versailles a accueilli la République menacée, on se dit qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour réhabiliter la Commune et que son enseignement à l’école ne serait pas inutile…
En attendant, ce sont les chercheur·se·s, universitaires et passionné·e·s réuni·e·s en association qui remplissent cette mission.
Samedi 25 mai, aux Archives départementales du Cher à Bourges, le programme sera riche :
- à 10 h : Jean-François Dupeyron (enseignant chercheur en philosophie de l’éducation à l’université de Bordeaux) parlera de l’école de la Commune ;
- à 11 h : Anouk Colombani (philosophe, membre de l’association Rue de la Commune) évoquera le sens et le concept du travail sous la Commune ;
- à 14 h 15 : Thomas Golsenne (rédacteur en chef de la revue « Perspective » et membre de l’Institut National d’Histoire de l’Art) interviendra sur la fédération des artistes et le Luxe Communal (lire aussi la rubrique (Ré)acteur·ice·s) ;
- à 15 h 15 : Masaï Mejiaz (de l’université Sorbonne – Paris Nord) parlera des formes de communication intra-muros et extra-muros du Paris de la Commune 1871 ;
- à 16 h 15 : Anne Simonin (directrice de recherche EHESS-CESPRA – Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron) évoquera la non-amnistie de la Commune ;
- à 17 h 15 : les membres du Comité du Berry des Ami·e·s de la Commune apporteront leurs regards locaux (Michel Pinglaut, coprésident pour le Cher, Jean Annequin, coprésident pour l’Indre, et Jean-Marie Favière, vice-président).
- de 18 h 30 à 19 h 30 : une soirée festive est prévue avec un cabaret communard (le Luxe communal Duo avec Sylvain Neveu et Caroline Maigne et des lectures théâtralisées par Marie-Annick Bourguignon et Michel Pinglaut).
Pour en savoir plus : jm.faviere71@orange.fr et 06.72.32.43.66.